Bratch
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Date de création : 18.05.2014
Dernière mise à jour :
19.05.2014
4 articles
A la sueur de notre Front..Puisqu’il semble impossible d’envisager l’existence sans évoquer la place sociale et économique qui autorise à la mériter, autant réserver au sujet une place qui lui revient; et elle est de choix. Aimer La Vie..C’est aussi d’une manière ou d’une autre en accepter l’étrangeté. La lutte sans fin qui consiste à extirper de la peau des hommes la sueur sacrée, une guerre de positions seconde par seconde qui les laissera vidés et amers, ridicules et à moitié suicidaires au bout d’une vie que quelques courageux haïront de toutes leurs forces. Alors chercher à comprendre le sens de cette vie devrait en soi être la seule raison valable de ne pas se flinguer. Pourtant tout va se résumer pour la plupart d’entre nous à s’épuiser dans une survie grotesque, un épuisement sur fond d’hostilité d’une réalité qui semble ne jamais vouloir coller avec les exigences de l’âme. En gros ce serait l’un ou l’autre. On bouffe ou on crève. Si on bouffe on s’étouffe. Immanquablement. Si on bouffe pas. On meurt de faim. Tout aussi surement. Dans les deux cas, on en crève…
D’abord il me fallait un titre. Tout commence par là. Rien n’aurait jamais été écrit sans ces fameux titres. On aurait beau avoir(à soi tout seul) l’histoire universelle de l’entière humanité dans ses petites couilles que ça ne vaudrait rien sans un bon titre. L’histoire filerait comme du sable. J’imagine pas un seul écrivain depuis que le genre existe qui n’a pas cogité l’affaire avant de se lancer. Le titre d’abord et les larmes et la souffrance et le bonheur (l’or des fous et des cons) après. Les écrivains la bouche en cœur vous diront le contraire. Mais ce sont des menteurs. Le titre c’est la pancarte qu’ils se collent au dos dans une course infâme qui s’appelle la Vie. Le dossard des écrivains et des ratés. Ceux qui n’auront jamais eu assez de force pour affronter le vide sans le secours d’une salve d’applaudissements. Leur miel, des prières de bénédiction plus ou moins fantasmées. Quoique un sujet triste et compliqué en apparence, je viens déjà de tout résumer. Un constat qui tient en peu de mots. La vie c’est de la merde parce que le mystère de l’existence est bien au dessus de nos moyens.Puis je voulais en faire quoi de ce titre. Et bien le balancer à la gueule de tout le monde. Comme un bon gros crachat sorti de mes entrailles. Dire, affirmer une fois de plus que j’aime pas la vie. Haut et fort évidemment. Certes je ne suis pas le premier à avancer autant de prétention. Mais encore ? M’en prendre au mythe fondateur d’une civilisation. Donc chacun son dossard. Le mien même si je pars pas pour gagner doit ressembler à un cri de guerre. Celle que mène un pauvre type contre l’adversité. ..
Je me suis demandé s’il y en avait un là dedans qui avait déjà une fois bossé dans sa vie. Avec le recul je devine que tous ceux qui débarquent aux Marches de Saint Pierre(résidence décrépie du centre-ville).. Se disent exactement la même chose. C’est le propre des déglingués de donner cette image. Ils ont l’air taillé dans le marbre des vérités. A les voir de près ou de loin nul doute que c’est bien eux. Le déglingué a un côté baroque inimitable. Quelque chose au-delà de sa silhouette qui lui donne son statut, c’est inné comme on ne devient pas prêtre ou soldat. Pute ou président. N’importe quelle fonction faisant appel à une âme sincère avec la gueule de l’emploi pouvant l‘accompagner. C’est un truc qui peut arriver en un jour. D’une minute à l’autre. Je crois même que quand ça arrive on est à peine surpris. Moi ça m’a pris sur le tard. La cinquantaine bien démarrée. Puis il a fallu que je me penche sur l’histoire vu que je m’étais décidé à la bénir, (affaire christique et revancharde, au-delà du raisonnable) et là seulement, j’ai tout compris. C’est plié dès l’enfance. Quasiment génétique. Personne n’arrive jamais aux Marches de Saint Pierre par le simple jeu du hasard. Ca c’est le mythe. La société elle est ce qu’elle est. Seulement il existe une indiscutable hiérarchie des destins qui ne triche pas, ne laisse rien passer. Celui qui foire dans le dernier quart d’heure avait simplement brûlé une énergie folle et disproportionnée pour repousser l’inéluctable. Depuis le début, la première minute, il était totalement prédisposé. Toute la noblesse du pauvre type étant de repousser le destin jusqu’à l’extrême limite. Ce qui en soi est un art. Un talent injustement méconnu. Mais j’y reviendrais longuement par la suite. ..
Avec un train de nuages qui filent vers l’intérieur, le ciel ressemble à tous les lundis d’hiver. J’observe ma branche sur laquelle je perçois les signes d’un printemps plein de sève et de promesses qu’il ne tiendra pas. Cette branche du jardin public à moins de vingt mètres de chez moi, m’appartient en tant qu’entité distincte du processus de création. Je ne la lâche pas des yeux depuis cinq ans de chaque jour qui passe. Elle n’avait rien de spécial au départ sinon qu’elle se trouve dans l’axe du banc de béton et de bois sur lequel je viens mettre mon cul. Le matin vers onze heures, le soir autour des seize, ou dix-sept. Pour en revenir à la branche, selon un principe de rapport aux propriétés de l’univers que j’inventais un jour de soleil pâle et auquel je crois maintenant dur comme fer, elle est mienne en raison de la théorie quantique attribuant à l’observateur un rôle à part entière dans la valeur des choses. Si je parle bizarrement ne m’en veuillez pas, il existe une raison précise que peut-être je vous exposerais. Je vais me lever et rentrer de toute façon. Il commence à faire frisquet.